Ou comment j'ai commencé à cuisiner plus de choses

Auteur/autrice : Philippe Page 1 of 14

Horace 1er siècle BCE

Ode VI du livre III

Tu subiras, sans le mériter, le châtiment des crimes paternels, ô Romain ! tant que tu n’auras pas relevé les sanctuaires, les temples qui s’écroulent, et les statues des dieux que souille une noire fumée. C’est dans ta soumission aux dieux que ta puissance réside ; c’est là qu’il faut chercher les causes de ta grandeur ou de ta ruiné : les dieux méprisés ont déchaîné les maux sur la malheureuse Italie. Déjà deux fois les guerriers de Monèse et de Pacorus ont répoussé nos efforts, que désavouait le ciel; deux fois ils ont, avec orgueil, paré de nos dépouillés leurs étroits colliers. Livrée à la fureur des divisions, Rome à presque succombé sous les coups du Dace et de l’Éthiopien, qui la menaçaient, l’un de sa flotte, l’autre de ses flèches, plus redoutables encore. Notre sièclej fécond en crimes, a souillé d’abord les mariages, les générations, les familles; découlant de cette source, tous les maux se sont répandus sur le peuple et sur la patrie. La vierge à peine adolescente apprend avec joie les danses voluptueuses de l’Ionie ; elle y ploie ses membres dociles , et dès l’enfance rêve d’incestueuses amours. Bientôt, femme adultère, à la table même d’un époux, elle cherche de plus jeunes amants, et sans choix, dans les ténèbres, prodigue furtivement de scandaleux plaisirs. Mais son époux devient son complice; elle se lève en sa présence et à son ordre, pour suivre quelque vil agent d’infamie, ou le maître d’un navire ibérien, qui paie avec de l’or tant d’opprobre ! Ils n’étaient point nés de tels parents, ces jeunes Romains qui , rougirent les mers du sang carthaginois, qui domptèrent Pyrrhus, le grand Antiochus et le terrible Annibal. Mais c’était une mâle jeunesse, robustes enfants de soldats rustiques : habiles à remuer la terre avec le hoyau sabin, et dociles à la voix d’une mère rigide, ils rapportaient le bois coupé dans les forêts quand le soleil, allongeant l’ombre des montagnes, délivrait du joug les boeufs fatigués, et, fuyant sur son char, ramenait l’heure chérie du repos. Que n’altère point le cours désastreux du temps? Nos pères, moins vertueux que leurs aïeux, ont enfanté des fils plus coupables, qui donneront le jour à une race plus dépravée encore.

Portefeuille de Mr de L.D.F.

Crasins tout de ton ami

crains tout de ta Maitreffe

Il n eft plus de fincérité

Le Siécle eft corrompu

je n y vois que baffeffe

Je n y vois qu infidélité

La bonne foi n eft plus que foibleffe ou bétife

L intérêt a rendu la trahifon permife

L honnête homme & l homme de bien

Se font une vertu facile

Ils ne féparent plus le bon d avec l utile

Et quand l intérêt parle ils n écoûtent plus rien

Ce n est plus la vertu qui règne fur les cœurs

On ne la connoit plus le fiécle l a banie

Ce qui devroit venir de la bonté des Mœurs

Vient de l adreffe & du génie

On croit de fon devoir s être bien acquité

Lorfque l on a fçu prendre un air de probité

Le refte eft inutile & n entre plus en compte

Tout roule fur un beau dehors

Et l on a mis le cœur à couvert des Remords

Lorfqu on a mis le front à couvert de la Honte

Brassin d’été

Je ressors mes bassins de 100 litres et le réchaud à gaz.
Je pense que j’ai 65 litres, que j’ai chauffé à 75°. Je décide d’y rajouter quand meme l’orge, à priori ce n’est pas la température idéal, mais ce n’est pas encore censé détruire les enzymes.

Je vide mes sacs de diverses variantes de malt, finis à 90%, pour simplifier.

Emballage 25kg malt
Malt bio

Et aussi 500g de lentilles (historique : cultivés avec du seigle bio, mais récoltées sans prendre l’option « enlever les cailloux », c’est très pénible de trier un plat complet, car en plus des cailloux, il y a de petites graines d’une autre plante, très dures)

Je laisse refroidir à 63°, et je soutire directement dans différents contenants ; puis je rajoute ma décoction :
300 g d’armoise des frères verlot
15 g de bouillon blanc, feuilles et sommités florales
13 g absinthe séchées
20 g baies de genevrier cade ouvertes en deux
30 grammes de millepertuis (un peu âgé,Clermont-Ferrand 2018)
160 g d’achillée millefeuille

Cones de genevrier cade

J’ai fait un pied de cuve avec de la levure de Kveik – Stalljen en l’occurence, traduction en français : écurie (tout un programme) ; puis je reparti le liquide dans les contenants, à proportion du volume.

A propos des levures norvegiennes, voir ce lien (archive)

Apres 6 jours, je soutire dans des bassines propres, pour éviter que la biere reste au contact des boues qui résultent de la fermentation initiales.

Dans une bassine, je rajoute 20g de racine séchées de gentiane, dans un filet.

Dans les autres, je rajoute encore une infusion d’absinthe (5g séchée pour 10l de biere).

Séchage de Shiitake

J’ai du mal à cuisiner rapidement tous les shiitake que j’achete via mon AMAP, je vais essayer de les sécher.

300g, 7h à 41°

Algie Vasculaire de la Face

J’ai assisté à un spectacle de Cluster Headache, un artiste qui m’a fait une forte impression.
En 45 minutes, j’ai entendu des sons comme jamais je n’avais entendu :
ça m’a évoqué du Mesparrow, Philipp Glass/Koyaanisqatsi, Funerailles de la Reine Mary au Moog ou Sonic Youthhttps://www.youtube.com/watch?v=mwwAhNqfmMw, mais c’est encore autre chose, un rythme/évolution qui fait qu’à la fois on est un peu en train de planer mais qu’on reste concentré et focus

Clairement il faut l’ecouter en concert, il y a des vibrations/rideaux de sons qui ne passent pas dans le casque…
https://clusterheadache1.bandcamp.com/album/cluster-headache

Biere Armoise-achillée

Sur un extrait Liquide Muntons « dark », je rajoute une décoction de

100g d’achillée millefeuille (plante complete)

80 g d’armoise des Frères Verlot

une poignée de millefeuille (2021)

5 g de lierre terrestre (2021)

5g d’absinthe séché (2021)

Je complète l’extrait liquide avec la décoction, puis de l’eau froide pour atteindre 12 litres.

Ensuite, je coupe les fleurs de plantes d’achillée, pour 40g, et je les mets dans une mousseline, avec un caillou pour lester : je laisse ces fleurs dans la biere pour la première fermentation.

Hydromel « Miel de montagne »

2kg de miel de montagne, butiné par des abeilles noires.

réchauffé pour le rendre plus facile à faire couler dans ma dame-jeanne..

j’y rajoute 130 g d’extrait de malt liquide, je complète à 12l avec de l’eau froide, puis ensuite un « pied de cuve » de M05 (oui, je sais, je fais de la bière avec un ferment special hydromel..), récupéré dans le fond de la cuve ma dernière bière : j’ai récupéré le fond, composé de déchet et de ferments, je l’ai fait décanté pour récuperer les ferments, et je les ai réactiver en avance, avec de l’eau et du sucre. A faire dans cet ordre, il ne faut pas rajouter les ferments sur une liquide encore à 75°.

Lucrèce, De la nature des choses, Livre V

Une race d’hommes vécut alors, race des plus dures, et digne de la dure terre qui l’avait créée. Des os plus grands et plus forts que les nôtres formaient la charpente de ces premiers hommes, leur chair avait une armature de muscles puissants, ils résistaient aisément aux atteintes du froid et du chaud, aux changements de nourriture, aux attaques de la maladie. Que de révolutions le soleil accomplit à travers le ciel, tandis qu’ils menaient leur vie errante de bêtes sauvages ! Nul ne mettait sa force à conduire la charrue recourbée, nul ne savait retourner la terre avec le fer, ni planter de tendres rejetons, ni couper aux grands arbres, avec la faux, leurs rameaux vieillis. Ce que le soleil et la pluie donnaient, ce que la terre offrait d’elle-même, voilà les présents qui contentaient leurs coeurs. C’est parmi les chênes, avec leurs glands, qu’ils se nourrissaient le plus souvent ; et ces fruits que tu vois de nos jours à la saison d’hiver annoncer leur maturité en se colorant de pourpre, les arbouses, la terre les portait alors plus nombreux et plus gros. Enfin, dans sa fleur, la nouveauté du monde abondait en grossières pâtures qui suffisaient aux misérables mortels.

Restauration d’un revolver Lefaucheux

En 2002, j’ai acheté un appartement rue du Faubourg saint-Antoine, dans un vieil immeuble qui n’avait pas été bien entretenu. Cet appartement avait un accès aux combles, dans lesquelles il y avait un enchevêtrement de vieilles ardoises (le toit en ardoise avait été remplacé par du zinc), de vieux chevrons, et beaucoup de poussières.

En débarrassant cet espace, j’ai trouvé un revolver assez rouillé, abandonné sous des ardoises. Après une petite étude, il date certainement de la fin des années 1860. Mais ces modèles étaient abandonnés au début du XXieme siècle. Il faut peu d’imagination pour envisager qu’il a appartenu à un ou une communard.e, qui a cherché à s’en débarrasser discrètement.


Le mécanisme fonctionne globalement, un appui fort sur la gâchette relève le percuteur, qui retombe et fait vaguement tourner le barillet ensuite.

Je mets un peu de dégrippant sur chaque vis et partie mobile, et le lendemain j’attaque le démontage.

Ensuite, j’opte pour l’electrolyse pour enlever la rouille. J’utilise un vieux transformateur pour téléphone, dans une bassine d’eau salée.

Ensuite, il faut nettoyer les restes d’oxydes de fer, noirs, sur les pièces traitées.

Ensuite, une longue étape sans photo : polissage des pièces pour obtenir un rendu intéressant, sans enlever trop de métal

Après le polissage, les pièces sont recouvertes d’une matière grasse dans laquelle sont fixées les microparticules abrasives. Je plonge donc les pièces dans un nettoyeur à ultrasons, avec un bain détergents (savon noir).

Réparation d’un moulin à fines herbes

Suite au court séjour d’une souris dans ma cuisine, un câble électrique d’un moulin à fines herbes s’est retrouvé sérieusement rongé.

J’ai décidé de ne pas attendre les problèmes, et de changer le câble. J’ai récupéré une ancienne rallonge coupée.

Puis j’ai démonté l’appareil, il faut arriver à extraire l’arrière qui est clipsé en force, sans trop casser de plastique. Cela fait, j’ai vu que les fils se terminaient sur deux cosses.

Malheureusement, elles sont très difficiles à atteindre sans tout démonter, et je ne suis pas sur de savoir où il faut dévisser et où il faut forcer, au risque de tout casser. Aussi je décide de couper les fils existants, et de faire des épissures, sur lesquels je rajoute une couche de soudure.

J’insère sur les fils des petits tuyaux de plastiques « qui rétrécissent à la chaleur » , qui serviront à isoler les fils des risques de court-circuit une fois le boitier refermé.
Une occasion unique d’utiliser mon briquet Zippo du 19ieme RA – j’ai depuis longtemps fait mienne sa devise : « Irréprochable et joyeux ».
Video ici

Puis on referme le tout.

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