Extrait du Hagakure
Il y a encore cinquante ou soixante ans, les Samouraïs faisaient leurs ablutions chaque matin, se rasaient la tête et parfumaient leur chignon. Ensuite, ils coupaient leurs ongles de main et de pied, les limaient avec une pierre ponce et enfin les polissaient avec de l’herbe Kogane. Ils ne montraient jamais aucun signe de paresse en la matière et faisaient très attention à être soignés.
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Il est sûr qu’un Samouraï qui n’est pas préparé à mourir, mourra d’une mort peu honorable.
Mais dès lors qu’il consacre sa vie à préparer sa mort, comment pourrait-il avoir un comportement méprisable ? On devrait réfléchir sérieusement à cela et harmoniser sa conduite en conséquence.
Les temps ont bien changé au cours de ces trente dernières années. De nos jours, quand de jeunes Samouraïs se réunissent, ils parlent d’argent, de profit, de perte, de la manière de gouverner sa maison, des critères pour juger de la valeur de l’habillement et échangent des propos grivois. Si un autre sujet est évoqué, l’ambiance se gâte et chacun se sent vaguement mal à l’aise. Quel état affligeant que celui où en sont arrivées les choses ! Jadis, jusqu’à l’âge de vingt ou trente ans, un jeune homme n’avait aucune pensée pour les choses matérielles ou indélicates, aussi n’en parlait-il jamais. Si, par accident, en sa présence, les hommes d’âge mur laissaient échapper de leurs lèvres quelque réflexion déplacée, il se sentait aussi affecté que s’il avait reçu une blessure physique.
La tendance nouvelle a apparemment pénétré par le biais de ce que les temps modernes apprécient au maximum : le luxe et l’ostentation. Seul l’argent a pris de l’importance.
Il est manifeste que si les jeunes hommes n’avaient pas des goûts de luxe, incompatibles avec leur situation, cette attitude erronée disparaîtrait.